Humour, Dis-moi comment tu conduis, je te dirai qui tu es…
-Mai 2009-

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Type : BD, livres, jeux
Présentation :
« Autos Portraits »* établit une typologie toute personnelle des conducteurs à travers 35 portraits proches de la caricature, afin de « faire sourire, rire ou rire jaune » tout en dénonçant les travers des automobilistes.

« Tu t’es vu quand tu conduis ? » À la lecture des 35 portraits de conducteurs qui émanent les pages d’« Autos Portraits », un ouvrage de Gérald Massé, journaliste à l’Echo Républicain et écrivain, il est manifeste que les gens ne se voient pas quand ils conduisent, sinon… ils changeraient de comportement !
Au travers de ces 35 portraits, accompagnés de dessins de Paul Bittar, le lecteur pourra sans peine reconnaître les automobilistes croisés sur la route, voire ses amis, les membres de sa famille ou tout simplement…lui-même !
C’est en tout cas l’objectif de Gérald Massé, qui n’est pas tendre avec ses pairs automobilistes ! Avec ironie et sens de l’observation, il met en lumière « les instincts parfois primaires des conducteurs de tous les âges, masculins comme féminins ». Comme le dit l’auteur dans l’introduction de son ouvrage, « toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait pas pure coïncidence » !

MORCEAUX CHOISIS
Sans détailler l’intégralité des 35 portraits, on peut les regrouper en différentes catégories.
La première d’entre elle concerne les conducteurs dangereux. Comme le Chauffard, qui « colle, double, - sans clignotant -, à la moindre occasion, ligne continue ou pas, appels de phares ou pas ». Ou encore, à l’inverse, Monsieur Prudence, qui pêche justement par excès de prudence, maudit les « dangers publics » et ne se rend pas compte que la plupart des comportements qu’il fustige sont le fruit du sien.
On trouve également les conducteurs ridicules : le Beauf (« en roulant dans sa BMW 318i pack luxe d’occasion, il aime se regarder à travers le regard des autres. Il ne fait aucun doute pour lui que les hommes l’envient de rouler dans une si jolie voiture et que les femmes regrettent de ne pas être assis à son côté »), ou encore le Tuné, fana de tuning (« s’il ne tenait qu’à lui, pas un centimètre carré de sa Golf ne serait resté d’origine » !). Enfin, il existe des conducteurs inexpérimentés, comme la Mamie (« mettre sa Saxo en route est un cérémonial qui lui rappelle la première fois où elle a conduit seule après avoir décroché, à la cinquième tentative, son permis de conduire ») ou la Perdue (« quand elle croit savoir que c’est « par-là », elle prend « par ici », car elle connaît son non-sens de l’orientation. »). Quant à l’Apprenti-chauffeur, il est « partagé entre la nécessité d’appliquer les leçons de son moniteur (…) et l’envie de faire comme les autres : transgresser autant que faire se peut le Code de la route ».
Bref, si les automobilistes croqués dans « Auto-Portraits » font sourire, il ne faut pas oublier que leurs comportements ont des incidences préjudiciables à la sécurité routière. Ceci dit, au volant comme dans la vie, personne n’est parfait !
Christophe Susung

 * « Autos Portraits, drôles de… conducteurs », par Gérald Massé, Reflect éditions, 2009.

3 QUESTIONS À GÉRALD MASSÉ
La Tribune des Auto-Ecoles : Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire « Auto-Portraits » ?
Gérard Massé : Un dimanche à Fontainebleau, j’ai été doublé par un chauffard, qui a aussi doublé toute la file qui était devant moi. D’abord très en colère, je me suis ensuite dit que je pouvais lui faire payer son comportement à travers ma plume. D’autant plus qu’il n’est pas le seul ! J’ai alors élaboré des caricatures qui partent d’une observation de la réalité et dénoncent avec humour certains comportements. »

La Tribune : Vous retrouvez-vous dans certains portraits ?
G. M. : À la fin de mon livre, j’ai voulu inclure un auto-portrait, car mes lecteurs pourraient se demander pour qui je me prends pour critiquer ainsi tout le monde ! Je ne me reconnais certainement pas dans le « Moi-Je » ni dans la « Mamie ». Mais parfois, je me vois un peu dans tous. Dans la « Râleuse » version masculine ou dans « L’Irréprochable ». Si je fustige ceux qui ne mettent pas leur clignotant, il m’arrive aussi moi-même de l’oublier. Alors j’essaye de rester humble et tolérant ! »

La Tribune : S’il y a tant de mauvais conducteurs, les auto-écoles font-elles mal leur travail ?
G. M. : Non, je ne crois pas. C’est comme à l’école. Ce n’est parce qu’on a suivi des cours de français qu’on ne fera jamais plus de fautes d’orthographe ! Cela dit, notre comportement au volant reflète complètement celui hors du véhicule. Je serai DRH, quelqu’un qui conduirait sans respecter autrui, je ne l’embaucherais pas ! »