Confinement : Quelle incidence sur l’accidentologie ?

01/06/2020 Sécurité routière
Sécurité routière Confinement : Quelle incidence sur l’accidentologie ?

S’il faut bien évidemment attendre 2021 pour analyser les chiffres de l’accidentologie 2020, l’Observatoire national interministériel de Sécurité routière a dévoilé les estimations de l’accidentologie durant la période de confinement.

Le confinement restera à tout égard une période exceptionnelle dans l’histoire de France. Jamais notre pays n’avait suspendu de la sorte la majeure partie de son activité. Confinés chez eux du 17 mars au 10 mai 2020, les Français ont dû laisser leurs véhicules au garage, réduisant drastiquement le trafic routier. Conséquence, les accidents et la mortalité routière ont considérablement baissés durant cette période. C’est notamment très net en avril — mois entier de confinement — où l’on constate une baisse de 74 % des accidents corporels, de 55,8 % des tués et de 76,5 % des blessés. Une baisse qui, selon l’Observatoire national interministériel de Sécurité routière (ONISR) a concerné en mars la plupart des usagers, sauf la catégorie des conducteurs professionnels de véhicules utilitaires ou de poids lourds qui ont continué à travailler et donc à circuler.

Mortalité : les jeunes plus touchés que les seniors
En avril, toujours selon l’ONISR, la baisse a concerné tous les usagers mais à des degrés différents : de « deux tiers chez les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, et deux-roues motorisés) et de moins de la moitié chez les automobilistes. Très peu d’usagers de véhicules utilitaires ou de poids lourds sont décédés sur la route en avril 2020 ». Par ailleurs, la mortalité des seniors âgés de 65 ans ou plus qui ont le plus respecté un confinement total, a fortement diminué alors que celle des jeunes adultes (18/34 ans), plus enclin à sortir, présente la plus faible baisse. Enfin, sans surprise, si en mai 2020 tous les indicateurs sont en baisse par rapport à mai 2019, le confinement ayant été partiellement levé à partir du 11 mai, la baisse du nombre d’accidents, de tués et de blessés est moins spectaculaire qu’en avril.

Grands excès de vitesse
L’accidentologie routière est donc en très forte baisse, mais l’on aurait pu espérer des résultats encore plus bas compte tenu du peu de trafic routier enregistré pendant le confinement. Visiblement, certains conducteurs ont oublié les règles et se sont conduits comme s’ils étaient seuls sur la route. Ce que confirme l’ONISR : « les forces de l’ordre et les radars automatiques ont constaté un nombre important de grands excès de vitesse, avec une augmentation de plus de 16 % par rapport à la même période en 2019. On observe parmi les accidents mortels comparativement moins de chocs frontaux (avec moins de véhicules sur les routes, la probabilité d’en croiser en face est réduite) mais plus de pertes de contrôle de véhicules seuls (qui s’achèvent sur des obstacles latéraux, arbres, murets ou sur le toit après plusieurs tonneaux). Reste à savoir si cette baisse de l’accidentologie pendant ces deux mois de confinement aura un impact positif sur l’ensemble de l’année 2020. Notamment, si l’on pourra passer sous la barre symbolique des 3 000 morts. 

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