Les syndicats demandent des aides supplémentaires pour la profession

05/05/2020 Réglementation
Réglementation Les syndicats demandent des aides supplémentaires pour la profession

L’obligation de fermeture administrative durant près de deux mois a des conséquences catastrophiques pour le secteur de la formation à la conduite qui comporte de nombreuses petites structures disposant de peu de trésorerie. Malgré les mesures d’aide mises en place par le gouvernement, les syndicats réclament des mesures supplémentaires.

Entre la concurrence des plateformes et les effets d’annonces du président de la République fin 2018 qui avait généré de l’attentisme chez les élèves, les écoles de conduite étaient déjà économiquement fragilisées avant le confinement. L’obligation de fermer pendant quasiment deux mois leur établissement est une catastrophe pour nombre d’exploitants. Selon le CNPA-ER, «pour le mois de mars, 76% des professionnels de proximité ont enregistré une baisse de 50% de leur chiffre d’affaires. Pour 60% des professionnels, la trésorerie ne permet de couvrir qu’un seul mois d’exploitation maximum». Une réalité qui va malheureusement provoquer la fermeture définitive de plusieurs auto-écoles.

→Annulation des charges
C’est pourquoi, les syndicats réclament plus d’aides au gouvernement. En premier lieu, le CNPA-ER demande l’annulation des charges sociales et fiscales. Une demande qui a été entendue puisque le gouvernement vient d’annoncer l’exonération pour les mois de mars, avril et mai (les modalités sont encore à définir). L’UNIC va plus loin, en demandant l’annulation de l’ardoise jusqu’au 31 décembre 2020, mais en maintenant les droits liés aux cotisations.

→Exonération des charges immobilières et mobilières

Le CNPA-ER réclame également l’exonération des charges immobilières et mobilières, notamment les loyers des voitures d’apprentissage. Sur ce dernier point, le syndicat souligne que «l’essentiel des professionnels n’ont pu, à ce stade, obtenir que des reports auprès de leurs bailleurs», et estime que « le cumul avec la fiscalité serait le couperet estival pour un grand nombre d’établissements».

→Suspension des poursuites contre les écoles de conduite en difficulté

L’UNIC requiert la suspension immédiate et jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire plus un mois, des poursuites contre les auto-écoles en difficultés (URSSAF, TVA, organismes de crédits, etc.). Par ailleurs, l’UNIC demande un soutien du gouvernement et de la BPI face aux banques, soulignant qu’un «crédit n’est rien d’autre qu’un poids supplémentaire qui pèsera trop lourdement sur des entreprises déjà fragiles » et rappelant que « la BPI a bien donné 15 millions d’euros à une plateforme, elle peut investir pour sauver les entreprises de l’économie réelle».

→Un accompagnement financier pour appliquer le protocole sanitaire

La mise en place d’un protocole sanitaire va avoir un coût non négligeable pour les auto-écoles. C’est pourquoi, l’UNIDEC demande que l’État aide financièrement les écoles de conduite pour l’achat des différentes fournitures nécessaires au déroulement de l’activité en toute sécurité. De son côté, le CNPA-ER réclame également, un «accompagnement financier de l’État, des collectivités locales et des assureurs pour permettre aux auto-écoles de mettre en œuvre le protocole sanitaire ».

→Des aides financières pour permettre aux auto-écoles de se moderniser

L’UNIDEC demande également des aides financières pour accompagner la digitalisation des écoles de conduite. Une requête que partage le CNPA-ER qui demande «le financement de la modernisation des outils pédagogiques par un dispositif similaire à celui des prêts de trésorerie garantis par la Bpifrance mais assumé par les entreprises. Dans ce cadre, seraient par exemple éligibles des tablettes, fiches de suivi, tableaux et livrets d’apprentissage numériques, la modernisation de nos logiciels, l’équipement en simulateur de conduite ou bien encore en véhicules électriques».

→Suspension de l’entrée en vigueur du contrat-type et du comparateur en ligne

Enfin, l’UNIC exige la suspension de l’entrée en vigueur du contrat-type au 1er juin 2020, ainsi que la suspension de «la mise en place du comparateur en ligne que les services de la DGCCRF développent avec les services de la délégation à la Sécurité routière».

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