Manque de places d’examens : la DSR continue à étudier toutes les solutions

01/10/2020 Formations/Examens
Formations/Examens Manque de places d’examens : la DSR continue à étudier  toutes les solutions

Entre le retour en masse des élèves dans les écoles de conduite et une reprise progressive des examens, la pénurie de places s’est rapidement fait sentir. Trois mois après le déconfinement, où en est la situation ?

Catastrophique dans certains départements, gérables dans d’autres, force est de constater que la situation du manque de places d’examens n’est pas uniforme sur l’ensemble du territoire français. Et pour cause, « nous avons beaucoup travaillé avec la délégation à la Sécurité routière pendant le confinement pour trouver des solutions, affirme Patrice Bessone, président du CNPA-ER. Nous avions notamment demandé de ne plus effectuer les vérifications pour gagner des unités. Certains départements ont joué le jeu, d’autres pas. C’est notamment le cas dans le Var où les examens en B n’ont repris qu’à partir du 11 juin sous prétexte que les inspecteurs n’avaient pas reçus les masques. Du coup, on a pris du retard. C’est désolant de voir que dans la situation où se trouve le pays, tout le monde n’est pas solidaire. » Pour sa part, Patrick Mirouse, président de l’UNIDEC constate que le fait de « repasser à 13 unités par jour, a permis de réguler un peu les délais d’attente. Mais il reste des départements comme la Vendée, par exemple, où la situation reste très complexe ».

90 000 places supplémentaires débloquées
Concrètement, explique Wassim Kamel, sous-directeur à l’Éducation routière, 350 000 examens pratiques toutes catégories confondues ont été passés en 2019 sur la période équivalente à celle du confinement en 2020. Sachant que le nombre total d’examens pratiques est sensiblement similaire d’une année à l’autre, la DSR estime qu’environ 350 000 examens pratiques auraient dû être effectués pendant le confinement. Pour répondre à une demande plus importante de places d’examens à l’issue du confinement, la DSR a débloqué 90 000 places supplémentaires. Pour les honorer, elle a demandé aux inspecteurs du permis de conduire de bien vouloir, sur la base du volontariat, travailler plus tard le soir et le samedi. Toujours sur la base du volontariat, la DSR a également fait appel aux inspecteurs en retraite depuis moins de deux ans. Treize ont répondu à l’appel et ont été déployés sur sept départements (Bouches-du-Rhône, Charente-Maritime, Haut-Rhin, Nord, Puy-de-Dôme, Savoie et Val-d’Oise), en fonction des besoins mais également de leur lieu d’habitation. Par ailleurs, des délégués au permis de conduire ont été ponctuellement missionnés pour faire passer des examens dans des départements dont la situation est critique. C’est le cas du Rhône, de la Seine-Saint-Denis ou encore du Calvados, où une centaine d’écoles de conduite avaient manifesté le 17 juin dernier pour réclamer un inspecteur supplémentaire.

20 000 places supplémentaires consommées fin juillet
Toujours selon la DSR, en juin 2019, 110 000 examens pratiques de la catégorie B ont été effectués contre 104 000 en juin 2020. « Soit 6 000 de moins qu’en juin 2019, sachant que les examens en B n’ont repris qu’à partir du 8 juin », précise Wassim Kamel pour souligner que l’activité en juin 2020 est quasiment identique à celle de juin 2020. Autre chiffre indicatif : « fin juillet 2020, 20 000 des 90 000 places supplémentaires débloquées à la sortie du confinement avait été consommées ». Visiblement, les inspecteurs ont joué le jeu.

Un pic d’activité attendu d’ici la fin de l’année
Pour autant, Wassim Kamel reste prudent. En effet, en juin 2019, 150 000 examens théoriques avaient été passés dans un des centres des sociétés agréées. En juin 2020, les candidats qui s’étaient entraînés en ligne pendant le confinement, se sont présentés en nombre à l’ETG. Ainsi, ce ne sont pas moins de 205 000 examens qui ont été passés, soit un différentiel de 55 000 unités. « On peut penser que les candidats ayant obtenu leur examen théorique en juin vont se présenter aux examens pratiques dans les mois qui viennent. Il faut donc s’attendre à un pic d’activité plus tard », analyse le sous-directeur à l’Éducation routière qui rappelle également que sur les 90 000 places supplémentaires, il en reste 70 000 à consommer jusqu’au 31 décembre 2020.
Pour Philippe Colombani, président de l’UNIC, si « l’État a fait des efforts en débloquant 90 000 places, cela reste totalement insuffisant ». Patrice Bessone et Patrick Mirouse, quant à eux, restent très attentifs à l’évolution de la situation. Et menacent, s’il n’y avait pas d’amélioration, d’exiger que l’État fasse appel à du personnel supplémentaire habilité comme les gendarmes, à faire passer les examens pratiques pour ne pas dépasser 45 jours de délai pour obtenir une place d’examen. Pour sa part, Wassim Kamel se veut rassurant : « Nous continuons à réfléchir à toute autre solution, si les dispositions déjà prises s’avéraient insuffisantes. Le travail se poursuit pour faire en sorte que les jeunes candidats passent leurs examens au plus vite. Et pour que le surplus d’activité soit géré au mieux, nous comptons sur les inspecteurs pour qu’ils restent mobilisés comme ils l’ont été jusqu’à présent ».

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