Accidentologie 2019 : un bilan définitif mitigé

01/07/2020 Sécurité routière
Sécurité routière Accidentologie 2019 : un bilan définitif mitigé

Le bilan définitif de l’accidentologie 2019 publié début juin 2020 par l’Observatoire national interministériel de sécurité routière confirme la tendance dévoilée en début d’année : le nombre de morts baisse en métropole, mais augmente en Outre-mer.

En 2019, 3 244 personnes ont perdu la vie lors ou des suites d’un accident de la route en France métropolitaine. C’est seulement 4 personnes de moins qu’en 2018. Autant dire que la mortalité routière sur le réseau métropolitain est globalement stable. Mais ces résultats sont encourageants car si l’on compare avec les années précédentes, la tendance est à la baisse depuis 2017 (-200 tués en 2018 par rapport à 2017 et -29 morts en 2017 par rapport à 2016), après une hausse entre 2014 et 2016. L’Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR) souligne cependant que lorsque l’on regarde les chiffres depuis 2010, le nombre de morts continue de baisser : « L’évolution de la mortalité routière entre 2010 et 2019 est estimée en baisse de 18,1 %, soit 774 vies épargnées en 2019 par rapport à 2010 ».
Avec 3 244 morts, la métropole enregistre d’ailleurs en 2019, un nouveau bilan historiquement bas. Mais l’on est toujours loin de l’objectif de ne pas dépasser les 2 000 tués qu’avait fixé Manuel Valls, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur de mai 2012 à mars 2014.

Disparité de l’évolution de la mortalité routière d’une région à l’autre
En métropole, on constate une importante disparité de l’évolution de la mortalité routière d’une région à l’autre. Ainsi, six régions ont enregistré une forte hausse du nombre de tués en 2019 par rapport à 2018. Arrive en tête, Auvergne-Rhône-Alpes (+ 16,8 %), suivie de l’Occitanie (+  6,6 %), des Hauts-de-France (+ 4,9 %), de la Corse (+ 3,4 %), de Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 1,7 %) et de la Normandie (+ 1,2 %). Inversement, sept régions affichent un nombre de morts stable ou en baisse. La baisse la plus significative de la mortalité routière concerne l’Île-de-France (- 13,3 %), viennent ensuite le Centre-Val-de-Loire (- 9,9 %), le Grand Est (- 6,4 %, la Nouvelle Aquitaine (-5,7%), la Bretagne (- 4,5 %) et les Pays de Loire (- 2,5 %). Hausse de la mortalité en Outre-mer Malheureusement, si la mortalité routière a très légèrement baissé au niveau globale de la métropole en 2019, elle a augmenté en Outre-mer (254 tués, soit + 5,8 % par rapport à 2019). Ainsi, lorsque l’on additionne les chiffres de la métropole avec ceux de l’Outre-mer, on dénombre un total de 3 498 tués en 2019 contre 3 488 en 2018, soit 10 morts de plus.

Augmentation du nombre de blessés
Autre bémol : le nombre de blessés a augmenté en métropole en 2019 (70 490 contre 69 887 en 2018, soit 603 personnes de plus), mais aussi en Outre-mer (+ 9,2 %), ce qui donne un total de 74 165 blessés en 2019 contre 73 253 en 2018, soit 912 de plus que l’an passé. Si l’on compare avec les années précédentes, on constate cependant que le nombre de blessés en 2019 reste inférieur à 2017, 2016 et 2015 (voir tableau). Même chose pour le nombre d’accidents corporels enregistrés. Avec 250 accidents corporels de plus en 2019 par rapport à 2018, la métropole comptabilise un total de 56 016 accidents corporels contre 55 766 l’année précédente. Mais c’est tout de même moins qu’en 2017, 2016 et 2015. Espérons que la période du confinement imposée par le gouvernement du 17 mars au 10 mai 2020 pour éviter la propagation de l’épidémie de coronavirus aura un impact positif sur l’accidentologie en 2020 et permettra de passer sous la barre des 3 000 morts.

Photo : Freepik

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